Jérôme, originaire du Sud de la France, est parti à Edimbourg en avril 2013 avec sa femme, Estelle et leurs 4 enfants, Sidonie, Célestine, Paola et Marin. La petite famille est habituée à voyager, après une première expatriation au Costa Rica, puis une seconde en Espagne, ils ont choisi Edimbourg, capitale de l’Ecosse.
Ce couple de pharmaciens était à la recherche d’une ville anglophone avec un aéroport proche permettant de faire régulièrement les trajets avec la France. Propriétaires d’une pharmacie, ils ont choisi de continuer à travailler une semaine par mois en France.
Dans un premier temps, ils se sont rendus à Edimbourg pour 2 mois afin de voir si une expatriation était possible. La ville leur a beaucoup plu, ils ont donc décidé de s’y installer pour une durée indéterminée. La première étape n’a pas été la recherche de logement mais la recherche d’un établissement scolaire pour les enfants. Jérôme a choisi d’inscrire ses enfants dans une école publique écossaise car les écoles privées coûtent très chères en Ecosse. Il a fallu rechercher une bonne école puis un logement dans le même quartier afin d’être admissible dans l’établissement souhaité. Les enfants d’Estelle et Jérôme ne parlaient pas anglais avant d’arriver en Ecosse mais ils se sont très vite adaptés. Ils ont bénéficié de cours de soutien (3 heures par semaine) réservés aux élèves étrangers. Le système scolaire écossais est différent du système français, les enseignants proposent de nombreuses activités extra-scolaires pendant la pause du midi ou après la journée de classe.
La recherche de logement n’a pas été évidente. A Edimbourg, il y a beaucoup de demandes et peu de logements disponibles. De plus, c’est une ville étudiante, on trouve donc des appartements en collocation, en mauvais état et a un prix élevé. Le marché locatif est fermé pour les familles souhaitant s’installer à Edimbourg. La famille Méjean ne s’est cependant pas découragée, après avoir changé plusieurs fois de logement, ils ont trouvé un appartement très convenable de 100-120m2 avec 4 chambres. Le loyer s’élevait à 1500 livres par mois, soit environ 1700€, un budget conséquent pour cette famille de 4 enfants. La plupart des amis qu’ils se sont fait sur place vivaient à 1 heure d’Edimbourg et faisait le trajet tous les jours.
Après s’être renseigné sur le marché de l’immobilier à Edimbourg, Jérôme et Estelle ont décidé d’acheter un appartement. Ils avaient suffisamment d’économies pour acheter au comptant, ils ont donc fait appel à un avocat. En Ecosse il n’y a pas besoin de notaire pour acheter un bien, ce qui veut dire pas de frais de notaire. Acheter un bien immobilier à Edimbourg est un peu comme acheter aux enchères, le vendeur établit une closing date après laquelle il n’acceptera plus d’offres. Chaque acheteur propose un prix et celui qui propose le prix le plus élevé remporte le bien. Si deux acheteurs proposent le même prix, ils doivent revoir leur proposition sans savoir ce que l’autre proposera et ainsi de suite. Cette pratique a tendance à faire exploser les prix du marché. Après plusieurs tentatives, Jérôme et Estelle ont réussi a acheté un appartement, qu’ils ont par la suite revendu.
Pour s’expatrier à Edimbourg, la famille Méjean n’a pas eu beaucoup de démarches administratives à effectuer. Ils n’ont rien eu à faire pour la sécurité sociale, ils ont seulement dû inscrire les enfants à l’école et s’inscrire auprès du Council le plus proche de chez eux pour obtenir un numéro permettant d’accéder aux services publiques.
Il faut être honnête, trouver du travail en Ecosse est assez difficile. En plus de la gestion de leur pharmacie, Jérôme a décidé de chercher un emploi. Il s’était renseigné sur internet et avait lu qu’il était populaire d’enseigner le français à Edimbourg. Il a donc passé sont DUFLE pensant trouver rapidement du travail. En arrivant sur place, il s’est vite rendu compte que la réalité était toute autre, son diplôme n’était, en effet, pas suffisant pour être professeur de français en Ecosse. Pour être pharmacien, même constat, vous avez beau avoir 20 ans d’expérience, votre diplôme n’est pas équivalent.
Jérôme a continué ses recherches et grâce à sa maîtrise des langues, il a finalement trouvé un emploi dans un Call Center. Le job était mal rémunéré, 7-8 livres de l’heure et les horaires n’étaient pas fameux mais cela a été une bonne expérience. En Ecosse, les emplois ne nécessitant pas de diplômes spécifiques sont plus simples à trouver, les métiers de l’informatique par exemple.
Contrairement à ce que l’on pense, le climat à Edimbourg est supportable. Il ne fait jamais trop chaud ni trop froid et il pleut autant qu’à Paris. Cependant, il y a beaucoup de vent, il n’y a pas de printemps et les jours d’été se comptent sur les doigts d’une main.
Toute la famille a adoré Edimbourg, il est très agréable de vivre dans cette ville, surtout en famille. C’est une vie paisible, tranquille, la ville est très verte et il n’y a pas de circulation. Edimbourg compte de nombreux parcs, des monuments à visiter, des activités à faire avec les enfants. De plus, les gens sont sympas et accueillants, il y a aussi une communauté française importante.
En juin 2015, après 2 ans à Edimbourg, les Méjean ont décidé de rentrer en France. « C’est une ville fabuleuse mais il faut de l’agent. » En n’ayant pas de salaire fixe, la vie était trop chère. Cela a été une très bonne expérience pour toute la famille qui aurait bien aimé rester un peu plus longtemps. D’après Jérôme, s’expatrier en Ecosse en famille nécessite de trouver un emploi avant de partir et d’économiser de l’argent car la vie est très chère. Renseignez-vous aussi sur l’équivalence de vos diplômes, les avocats et les professeurs en particulier, afin d’éviter les mauvaises surprises en arrivant.